Blogger accessoriesObtenir ce Widget ~

lundi 8 novembre 2010

Je n'ai point dormi la nuit dernière (et quand je dis point, c'est 0 heures sur les 6 minimales requises par mon petit organisme) pour cause de colocataire si saoule qu'elle sent encore le whisky alors qu'il est 7h du soir, mais là n'est pas le centre de mon histoire.

Nuit cauchemardesque donc, durant laquelle les températures ont chuté comme un suicidaire sur le pont de Williamsburg.

Tout comme mon compte en banque (voici enfin le centre de l'histoire) (je suis vraiment nulle en introduction aujourd'hui, mais c'est car je n'ai pas dormi, pour cause de colocataire si saoule qu'elle sent encore le whisky... etc).

Oui, le temps est arride, comme la condition de travail aux Etats Unis, comme le coeur de nos chers patrons qui n'en ont rien à foutre que vous voliez les chips au Jalapeno de la comptable pour vous remplir l'estomac de bon matin.

Je ne vais pas vous parler du système professionnel, j'en aurais pour 10 ans, et je n'ai pas 10 ans devant moi là.

C'est juste histoire que vous sachiez ce qu'il en est. Vous, en France, où tout le monde dit qu'au lieu de grever, ils devraient un peu regarder autour d'eux et ils verraient la chance qu'ils ont.

Moi j'ai plus envie de dire, là, alors que je reviens du Deli où j'ai acheté des nouilles chinoises à 1 dollar 50 que je vais séparer en deux repas, d'un côté les pâtes, de l'autre la soupe, que c'est peut-être parce qu'on gueule fort que les patrons robotiques à la tête de corporations si grandes qu'elles compenseraient les testicules d'une gerbille ne nous ont pas encore transformés en putes slaves au quota salaire/effort fourni microscopique.

Et des fois c'est pas plus mal.

lundi 18 octobre 2010

Who are you? ©The Who




It's been almost a year and a half now since I left the paved streets and stone buildings of Montmartre.

To live in what has been my culture in many ways: the film, the music, and, consequence of globalisation and of my future cholesterol, the nutrition. The barriers collapsed, America invaded Europe with its heavy Texas Rangers shoes.

You must experience it to understand it. Living in New-York is like being at the premiere of what the world will see a few seconds, or sometimes a few months after you. It's like living in a movie: Taxi Driver, Do the Right Thing, Panic in Needle Park. You are DeNiro in your creepy apartment, Spike Lee after the Montrose stop, and Pacino in the Upper West Side. It's having friends who work for Sarah Jessica Parker's children, or live a street away from Michel Gondry. Because these people actually exist, and your friends work or live just by them. It's hearing and saying words that you have always heard on your TV: Brooklyn Lager, BedStuy, "Taxi!". It's living in a world that you thought was only in 2D.

But it's not a 2D world. And there is no camera, no staff running behind the facades of the buildings. No "cut", no "action", no return to reality. Because this is reality, this, that I saw in 2D, on my screen, in my room in the stone building.

It's like being an actress.

And a French girl in New-York, even with a Brooklyn Lager in BedStuy, shouting "Taxi!", will always smell the hot croissant of her childhood mornings and the sound of Serge Gainsbourg's voice.

vendredi 24 septembre 2010

Je suis tellement fatiguée que je viens de m'écouter Hit Me Baby One More Time presque en entier avant de me rendre que que mon dieu, j'écoutais Hit Me Baby One More Time, là.

Car le Vendredi à New-York, c'est OFF.

Personne ne bosse, et ceux qui bossent n'ont pas envie. Personne ne bosse, quoi, et moi je me retrouve à avoir le temps de construire un chateau avec des mini bouteilles d'eau vides, ou de découvrir que John Lennon a repris Hugues Aufray (écoutez Happy Christmas du premier, et Stewball du deuxième, et vous atteindrez le savoir ultime).

Je ferais mieux de rester chez moi, et avoir mon jeudi soir comme soir de week-end en extra. Je pourrais donc, comme mes trois colocs accompagnées de leur meilleur pote respectif (=6), m'amuser, rire, mettre la musique à fond, rester sur le canap, m'évanouir sur le canap, dormir sur le canap.

Vous comprendrez donc mieux le lien fatigue/vendredi off, comme ça.

N'empêche, John Lennon, c'est trop un poseur.

lundi 20 septembre 2010

C'est la précarité extrême au studio.

Le collègue qui se lève d'une trombe pour aller chercher sa fille à la maternelle car la nanny est ivre à 4h de l'après-midi, un chien et un bébé qui se disputent le monopole de l'attention (l'open space est saturé de "ohhhh", "ahhhh" "that's freaking adorable", "anyway I don't like babies" -c'est de moi, ça-), et moi qui mange la moitié de mon sandwich du Deli en guise de goûter et qui dois maintenant m'inquiéter de ce que je vais manger ce soir avec mes 22 cents restants.

A préciser aussi que je me sers de mon portable pour appeler car la ligne de téléphone est coupée, ce qui veut dire que mes contacts à Paris, Milan et Amsterdam vont sûrement me faire chier demain à 3h du matin quand, naïvement, à 9h du matin heure de chez eux, ils auront besoin de me demander un truc ultra urgent.

Vous me direz, j'ai l'habitude. Vivre pas cher et dans le grand luxe, c'est une oxymore que je maîtrise comme une chef.

'Faut juste avoir honte peur de rien.

Comme manger la moitié d'un sandwich au poulet frit à la place d'une tartine de Nutella avec du lait, à 4h de l'aprèm' (ou du concombre à 10h du matin, précieusement sauvegardé du dîner de la veille -ceci est une histoire vraie -- j'ai même ressenti un étrange plaisir à manger des légumes frais si tôt--).

Ou étendre ses culottes et chaussettes sur la cheminée, la commode, et le haut de chaque porte de l'appart, pour éviter de payer le sèche-linge (et oui, je suis à 1 dollars 75 près).

Ou avoir un an gratuit à Netflix en s'abonnant au premier mois d'essai, en créant un compte au nom de chacun de mes potes, chaque mois.

Prochaine étape: rajouter de l'eau dans la brique de lait, histoire de la faire durer un jour ou deux de plus.

Mes corn flakes n'auront plus jamais le même goût.

Peut-être que c'est pas si mal que ça, les concombres avec mon Tropicana.

mardi 14 septembre 2010

En plein Harper's Bazaar, Glamour, Vogue, et In Style.

Contacter le service presse d'un magazine de high-standing, c'est comme tenter de trouver les plans de la NASA. La secrétaire vous répond sur un ton accusateur, mais pourquoi vous tentez de les joindre, mademoiselle?

Je croyais avoir demandé des archives, pas qui a tué Kennedy. Je dois me sentir coupable, là?

Heureusement, elle sait pas qu'en même temps, j'écoute Iron Maiden sur mon Itunes. Là, elle appelle carrément le MOSSAD (je pense que mon ordi sera sur surveillance après avoir prononcé ce mot. Un peu comme Candy Man, quoi).

Je préférais quand je devais parler a Christian (Louboutin, NDLR. D'une, je devais placer ça dans mon blog. De deux, je me devais de l'appeler Christian devant vous). Les designers, ils sont quand même bien plus sympas que les magazines. L'esprit corporate ne s'est pas emparé d'eux. Imaginez moi m'effondrer sur mon bureau, quand je découvre que Glamour appartient à Conde Nast! Et puis les designers, ils vous appellent Honey , Darling, ou Sugar. Ils ne vous demandent pas les crédits de votre société quand vous appelez pour demander les droits sur une simple petite couverture datant de 2008, et ils vous envoient des chaussures dans des cartons immenses (comment voulez-vous que je bosse, avec des sandales à 2000 dollars sous mon bureau, là?).

Allez, j'y retourne. J'écoute plus Iron Maiden là, mais Ozzy Ozbourne.

Bon. Une dernière fois pour la route:

Candy man, Candy man, Candy man....


vendredi 10 septembre 2010



Mais quelle semaine, mes amis. J'ai senti le tonnerre arriver, dans l'air. Un évènement, et BAM, toute une flopée de petits incidents/obstacles/nouvelles 'y ajoutent et rendent nos tâches complètement impossibles.

Tout a commencé par une bougie. Ou une loupiotte, ou le soleil, juste. Qui sait.

PROBLEME
D'un coup, voilà le feu, sur une terrasse, puis dans l'immeuble entier. Le plafond s'écroule, le chat ne s'échappe pas, une amie nue dans la rue, et 7 personnes désormais sans habitation.

Ramener ensuite ladite amie (désormais habillée avec une robe trop longue et des tongues trop petites gentiment données par une voisine Polonaise) chez moi avec les affaires qu'elle a pu sauver qui tiennent dans un sac plastique, et une caisse de la croix rouge impossible à porter à 4 mains et qui contient des choses d'urgence comme des serviettes de bain, des pansements, des matelas, de la crème pour le corps à la noix de coco (???)...

OBSTACLE: +1
In the mean time, deux amis de France débarquent et prennent possession de mon lit.

OBSTACLE: +1
A rajouter à cela le canapé qui rend l'âme (impossible de dormir dessus, donc).

Cherchons donc à placer l'amie mal habillée et moi, par la même occasion, dans des refuges d'urgence.

OBSTACLE -1
annulé par un évènement heureux: avoir un petit ami chez qui squatter et manger gratuit (je pense qu'il n'a pas encore remarqué que j'avais mangé tous les pains au lait, ça lui fera pas plaisir) (et les Babybels aussi).

OBSTACLE:+1
l'appart dans lequel l'amie a été placée n'est pas acceuillant. Ca crie au téléphone, ça s'énerve, ça force l'amie à se barrer, une fois de plus.

OBSTACLE: +1
Petit copain en répèt jusqu'au bout de la nuit, n'ayant pas les clés, me voilà donc à la rue aussi.

OBSTACLE: -1
Avoir une copine qui a un petit ami chez qui elle peut squatter et, qui sait, manger tous les pains au lait et les Babybels histoire de rendre la totalité des petits amis sur cette Terre agacés par les meufs sans abris.

OBSTACLE: +1000
Trimballer toutes les affaires (car l'amie démunie a, entre temps, acheté pour 200 000 dollars de fringues et saloperies, si bien qu'elle est mieux habillée que moi, maintenant) d'un appart à l'autre, avec du talc pour bébé donné par la croix rouge qui se déverse sur nous (obstacle +1/2: on était toutes habillées en noir, comme par hasard.)

SITUATION:
deux nanas qui dorment chez la troisième qui elle, ne dort pas là.

RESULTAT:
une Française repartie en France, deux potes en moins, une amitié gagnée, des souvenirs (mal)heureux et le coeur gros, dans les deux sens.

Et moi, je peux enfin reprendre le boulot sans qu'on me dise "he Carole, ça fait pas trois jours que tu portes le même soutif?"

Amen.

mardi 17 août 2010


Allez, on le prend à la rigolade et plutôt que de tenter de tuer tous les gens dans le coup et d'aller en prison, je vais plutôt faire une petite blague très peu dissimulée.


CE SOIR J'AI PRIS LE CHAPEAU DE COWBOY DE MON MEC.


(Vraiiiment pas dissimulée, la running joke en majuscule).

Et je vais continuer à écrire jusqu'à en perdre haleine. Parce que, avouez: can't get enough of this (le Spencer Davis Group l'a dit avant vous... Ha!).

(je suis cultivée)

lundi 16 août 2010

J'ai du assimiler l'equivalent de deux diabetiques depuis que je travaille ici.

Encore que je ne vais pas me plaindre, me farcir des super stars odieuses qui reclament une nouvelle maquilleuse car la maquilleuse deja presente leur rappelle leur mere et que leur mere, et bah elles ne l'aiment pas, cela me comble et me satisfait au plus haut point.

NON.

Non, c'est quand la directrice O combien capricieuse du documentaire obscene sur lequel je travaille me demande de faire des scans de vieux pornos des annees 20, ou de rechercher l'attache de presse de Hustler Mag (je vous l'avais bien dit).

Tout cela assise sur une chaise, sans bouger autre choses que mes deux bras, a manger sans cesse.

Car si je ne mange pas, je m'ennuie, et c'est dans des moments comme ca que je me rends compte, par exemple, que dans y'a une lampe dont le pied est un cheval grandeur nature en marbre noir qui trone au beau milieu des bureaux.

Je vous PROMETS une photo bientot.

jeudi 12 août 2010


J'ai suivi mes propres conseils et me voilà donc dans un open space sur la 10ème Avenue à éditer du Dita Von Teese et du Damon Dash.

Sauf qu'aujourd'hui j'ai une robe couverte de bière, pas de maquillage, et la terrible sensation que je serai décédée d'ici le coucher du soleil.

Mais c'est encore de ma faute de toutes façons, à avoir eu deux mois de non-travail intensif et la sensation de errer tel un zombie, je dois passer d'une vie de 3h de l'aprèm à 6h du matin au rythme 10h/19h.
Après deux jours de travail et deux nuits franchement courtes, j'ai l'impression que mes yeux vont couler sur mon clavier et je n'ose même pas me lever de peur de ne plus savoir me servir de mes jambes.

Et si je vous dis en plus que je suis censée diner avec les parents de mon mec ce soir, vous imaginerez la pire scène de gag de Mon Beau Père et Moi, ou autre comédie terrible où le héros se tape la honte, ou provoque le scandale du siècle dans une scène si embarrassante que vous, qui pourtant avez regardé Massacre à la Tronçonneuse sans cligner de l'oeil, prendrez un coussin pour vous couvrir les yeux et ne pas voir le bain de sang.

(espérons donc que je vomisse pas en plein visage de son père, par exemple)




dimanche 8 août 2010


Faut savoir c'qu'on veut dans la vie.

Tu veux rester à New York et manger du poulet aux hormones pendant encore au moins un an? Voici le mode d'emploi. Ceux qui sont passés par là avant moi reconnaîtront les 6 stades de la recherche d'emploi.


1/ Tu envoies des CV.
Et quand je dis envoyer, c'est apprendre à manier l'art de pondre 150 376 CV par jour tout en étant capable d'écrire toutes les lettres de motiv' de manière PERSONNALISEE.

Savoir écrire vite, quoi.

2/ Et surtout, ne jamais désespérer. Car pour lesdits 50 376 CV envoyé, y'aura trois réponses, deux stages pourris non rémunérés, et une offre d'emploi pour vendre des produits de bureaux en porte à porte (expérience perso).

3/ Et puis un jour, lassé de tapoter du clavier sans aucun résultat fructifiant, et frustré comme un homme affamé main nu devant un plateau d'oursins, vous allez prendre votre téléphone, plutôt que l'ordi. Surtout que l'ordi, à force de l'avoir sur les genoux 6h par jour -toujours pour envoyer ces satanés CV-, vous en avez une barre rouge en travers des cuisses, si bien que vous vous demandez si vous l'aurez toute votre vie.

Donc, le téléphone en main, l'ordi à côté (on ne s'en sort jamais sans l'ordi finalement!) pour trouver les numéros de téléphone sur Linkedin et Google Map, vous allez appeler quelques unes de ces milliars d'entreprises froides et méchantes qui ne vous ont jamais donné de news.

4/ Et là, tour de force de savoir-faire et de culot, vous allez devoir briser la barrière de la secrétaire stupide et blonde, avec les moyens du bord:

"-Oui, bonjour, je cherche à joindre John (dites toujours John ou Debbie, toutes les entreprises ont un John ou une Debbie), transférez-moi sur sa ligne, il sait de quoi il s'agit".

5/ Une fois dans la place, vous avez les manettes en main, et là, vous y allez de votre envie:

"IL EST OU MON CV SALOPARD!? HEIN? TU COMPTAIS JAMAIS ME RAPPELER?"

Ou quelque-chose d'un peu plus poli.

6/ Enfin, dernière règle infaillible: une fois l'entretien décroché, le premier entretien au téléphone passé, et l'entretien avec le CEO booké pour le lendemain: MENTEZ.
Ils veulent que vous sachiez faire des claquettes? Dites que oui, vous revenez justement de votre entrainement à la Tap Danse National School of New York.


Sur ce je vous laisse, je dois aller m'acheter "Final Cut Pro pour les nuls" pour mon entretien de demain.


Humph.


jeudi 29 juillet 2010

Il s'est avéré que le cas Twilight était en fait une sombre blague, mes colocataires sont donc drôles.

Elles se baladent aussi des fioles de whisky. Elles sont donc rock'n roll.

Et puis hier sur le meuble de la salle de bain on pouvait y trouver parfum, crème pour les mains, maquillage, et une bière à moitié vide. Elles sont donc rock'n roll (bis).

Peut-être même qu'elles pissent debout.

Je vais attendre un peu pour vérifier ce détail.

mardi 27 juillet 2010



J'ai quitté la pizza centenaire principale locataire du frigo de Greenpoint (et sûrement plus accueillante que le coloc humain avec lequel je cohabitais), pour un appart joli et qui sent la fille.

Avec 4 mâles voisins plus que friendly (apparemment la règle, le soir, c'est de laisser la porte d'entrée grande ouverte pour qu'ils descendent fumer le calumet de l'amitié avec nous, les 4 filles du premier - ça sonne très sitcom des années 90 tout ça-), une terrasse et des gens qui cuisinent des trucs Français comme des chefs ("ce swar je vais faiw un Coq Au Vinne pour toi, Carole"), et une salle de bain où je peux entrer sans avoir peur de me faire attaquer par un culture de bactérie de la NASA, me voilà donc ravie.

Tout cela avant d'ouvrir le placard de ma chambre et d'y découvrir une affiche de Twilight.

Alors je ne sais pas si le plus épouvantable soit que l'affiche soit encore là, ou que la fille qui avait ma chambre avant moi y vouait un culte. Quoiqu'il en soit je ne dormirai plus que la moitié de mes yeux fermés (c'est à dire un seul), car j'ai bien peur qu'elle vienne me susurrer du Robert Pattison pendant mon sommeil (oui apparemment il chante aussi, c'est ce que j'ai lu dans Hello Magazine l'autre soir quand j'attendais que Jordan ait fini d'acheter son déo et ses filtres -les magasins de Brooklyn vendent filtres, magasines, et déodorants, tout cela sur la même étagère, sisi-).

Il y a bien trop de parenthèses within la parenthèse dans cet article, c'est vous dire mon état de choc.

Ou alors c'est l'effet Inception (cool film, d'ailleurs).

Et revoilà les parenthèses.

A bon entendeur. Et comme dirait ce bon vieux Chandleur quand il découvre que son coloc lèche les cuillères et les remet dans le tiroir:

Oh my god, can open, worms everywhere.


jeudi 22 juillet 2010



Forcément, l'application "newest message first" vous fait un peu perdre le fil... Surtout quand mon article en annonce un autre, mais que ce même article se retrouve donc avant le premier.

Trois articles en une journée, je vous gâte comme des enfants de l'Upper East Side, dites-donc.

Quoi dire, surtout? Je ne vais pas parler de la Californie pendant trois mille ans, ce blog est censé être concentré sur "la vie d'une Parisienne à New York".

Concentrons-nous donc sur New-York.

Quoi de neuf, ici? Et bien, il n'y a plus d'air dans les rues. Non, la ville l'a enlevé. Trop de taxes impayées. On ressemble donc tous à des larves au bord de l'inanition, on se traîne d'un endroit à l'autre, sur-transpirant. Car le temps est tellement humide que la transpiration laisse place à la transpiration. Que y'a pas un moment ou t'es sec. T'es toujours transpirant.

Et à la fin de la journée, ton maquillage a tellement coulé que les gens t'arrêtent dans la rue pour te demander si t'es pas Alice Cooper ou le mec de The Crow (ou un des mecs de Kiss, pourquoi pas).

C'est crade donc, pas glamour, et y'a RIEN A FAIRE.

Y'a bien des pauvres types qui distribuent des éventails à la sortie du métro (-c'est quoi ton boulot? - Je distribue l'air aux gens), mais à quoi ça sert de brasser du chaud, je vous le demande?

Et puis quand il fait pas chaud, il pleut. Ce qui veut dire que t'es définitivement jamais sec. Et puis il fait chaud de toutes façons, même quand il pleut.

C'est vous dire, je vous écris en ce moment la tronche juste en face de l'air conditionné, et j'ai quand-même le dessous des jambes en mode "je vais pas tarder à dégouliner et laisser une trace sur le drap".

Top classe.

Je m'excuse d'avance, cet article sera sans doute effacé d'ici demain.

(à moins que mes mains moites glissent sur le clavier).



mercredi 21 juillet 2010


CAR J'AI VU LE COTE OUEST DE LA FORCE.

En Californie, s'il vous plait, pendant une semaine de rêve à ne penser à rien d'autres que "Je veux voir d'autres faons et cerfs pour les prendre en photoooooos, allezzzzzz".

8 jours sans bruit à la fenêtre, si ce n'est le voisin étrange qui tronçonnait des trucs à la même heure, tous les matins.

Et puis l'océan Pacifique, avec une vue sur... rien, l'eau, l'infini, car le premier truc qu'un bateau pourrait tamponner est le Japon, et le Japon, c'est pas la pote à côté quand-même.

Une sensation de grandeur et de liberté donc, pas mal quand on est habitués à voir le soleil se coucher à 5h du soir car il part se cacher derrière les buildings d'acier de la Grosse Pomme.

Sans compter que tout le monde à San Francisco a un signe Peace and Love sur sa bagnole, dans sa bagnole, sur sa veste, ou d'autres endroits où ils pourraient le mettre (quelle bande de hippies). J'ai touché du doigt la vie de Jack Kerouac, et celle des premiers rêveurs des temps modernes (70's nostalgia).

Et puis j'y ai vu le plus beau pont du monde. Moi, fan de ponts, imaginez mon enthousiasme. J'ai crié la première fois que je l'ai aperçu, tout ça pour me rendre compte qu'en fait il fallait le traverser tous les jours pour aller de la ville à chez Jordan (le pont est donc devenu une habitude, et moi, lassée et critique comme une vraie Française, je n'y faisais plus attention - non là c'est pas vrai, j'ai 250 photos du pont, dont la moitié dans la voiture, avec des traces de doigts sur la vitre. Et je criais presque à chaque fois-).

Le retour à la réalité était dur, ressentir l'humidité de New York se poser sur ma peau dès que je suis sortie de l'aéroport, et l'impression d'avoir laissé quelque-chose en Californie.

On m'avait pourtant prévenue.

I LET MY HEART IN SAN FRANCISCO (la la la).
Je vous ai totalement abandonnés, mais je suis revenue.

Je vous écris d'un canapé qui n'est pas le miens dans un appart qui n'est pas le miens, et dans lequel pourtant j'habite.

J'ai quitté mon coloc dégueu aux douches monstrueuses et au sens social franchement limité, pour un appart grand et beau et propre tenu par des filles, avec une terrasse, et une baignoire naturellement blanche. Sauf que on est à New York ici, les enfants, ne l'oubliez pas. Les dates ne coordonnent jamais. Je pense que c'est d'ailleurs la principale raison pour laquelle les gens se font des amis ici: pour pouvoir squatter dans leur appart en attendant d'avoir un foyer bien à eux.

Je suis donc sans adresse fixe et quand on me demande ou j'habite, je donne l'adresse de mon père à Paris.

Ce qui prête à confusion quand on remplit une demande d'emploi.

Ah ça, aussi, du neuf: j'ai trouvé un travail, parfait, bien payé, pas beaucoup d'heures, bonne ambiance.

Non, je rigole. Après 3 jours à trimer là-bas et avoir l'impression de mourir chaque matin quand je me rendais à Time Square pour 8h (violent, je vous le dis moi), j'ai démissionné, de la manière la moins courageuse du monde (un message vocal laissé a 5h du matin car je savais que personne ne répondrait à cette heure-ci).

Et puis, d'autres entretiens. Pour les Yankees, par exemple. Entretien que j'ai tellement raté qu'il pourrait faire un bon sketch dans le prochain film de Mr Pignon (répondre "no, why?" quand on me demande si j'aime les Yankees, alors que je suis censée bosser pour les Yankees, quelle idée, je vous le demande).

Enfin de toutes façons, rien n'avance tant que mon visa n'avance pas. J'attends toujours la réponse, et ça commence UN PEU a devenir insupportable.

Mais je ne vais pas vous embêter avec le côté ramassis de n'importe quoi de ma vie, car j'ai mieux...

Suite au prochain article (que je vais écrire maintenant tout de suite pour votre plus grand plaisir).

dimanche 27 juin 2010

Le temps est au n'importe quoi.

Le temps est à mater Taxi Driver à une heure du mat', tout en envoyant des CV, désespérés, à des entreprises méchantes et sans coeur qui ne vont même pas les lire.

Ou à prendre des douches en tongs (toujours) à 3h du mat', quand Taxi Driver est fini.

Ou à manger de la pizza froide et franchement douteuse sans doute plus vieille que Taxi Driver lui-même (1976?) qui traîne dans le frigo du coloc (il utilise ma vaisselle, j'utilise sa pizza, un point c'est tout).

Tout ça car ma vie n'a aucun sens. Aucun, aucun. Chercher un boulot alors que je ne sais même pas si j'ai le visa, préparer mon voyage pour San Francisco alors que je ne suis même pas sûre de passer l'immigration.

Tout ça, quoi.

SI je me mets à parler à mon miroir avec des flingues cachés dans tous mes vêtements, appelez 911.


Faites le code national, avant.

Cordialement.

jeudi 24 juin 2010

Etre française à New York, ça aide pour avoir des dates. "I'm from Paris" est très souvent suivi d'une réaction de type voyelle: "Ahhhh", ou "Ohhhh", avec un petit sourire de coin de bouche. Ils doivent penser au French Cancan, au French kiss, au cabaret, au Moulin Rouge.

Etre française à New-York c'est aussi devoir supporter le récit de leur voyage en Europe. Car ils sont déjà tous allés en France, même pour trois jours, même quand ils avaient 7 ans et qu'ils s'en souviennent pas. Et ils veulent absolument vous raconter.

MAIS, être Française à New-York, c'est aussi se marrer un bon coup. Car ils connaissent TOUS une phrase en Français.

Et cette phrase, ça n'est jamais la même. Et des fois, elle est carrément hasardeuse.

Voici donc mon top 5 des phrases Françaises dites par les Américains.

1/ Voulez-vous coucher avec moi? (entendue 100 fois. 10 fois innocemment, 90 fois pour draguer).
2/ J'adore la glace à la pistache.
3/ Je suis un ours. (prononcé: je suis un os)
4/ Combien pour le petit garçon?
5/ Tu veux caresser ma moustache?


Maintenant, tentons de trouver un lien, une raison, une explication à tout cela.

Ou pas. Je dois aller envoyer des CV, là.

mercredi 23 juin 2010



Oui, je sais, je suis au chômage, je devrai avoir du temps à revendre et venir écrire ici à chaque fois que j'inspire et expire.

Mais je suis complètement surbookée, à ne rien faire, dans les rues de Brooklyn. Entre concerts gratos, bières moitié prix (nouveau passe-temps: dire au barmen que je viens du même pays qu'eux. Et ça marche), et soleil de plomb, j'ai réussi à ne pas avoir une seconde sur mon ordi, et à devenir toute bronzée sans même aller à la plage (bon OK des fois pour aller nourrir les canards, mais juste parce que c'est trop drôle).

Et puis aussi, à rajouter à ca de nouveaux cauchemars qui agitent mes nuits.

Notamment celui, récurent, d'un amas de bactéries qui vient m'attaquer les orteils quand je me glisse sous mes draps.

La raison?

MA SALLE DE BAIN.

Avoir un coloc mâle, ça veut dire des tonnes de choses. Ca veut dire que si il n'y a plus de papier toilettes, il va attendre d'épuiser la réserve de mouchoirs et sopalins de son propre appart, celui de ses potes, et de son bar préféré (au coin d'la rue) pour se motiver à aller en acheter. Ca veut aussi dire qu'il n'y a pas d'aspirateur, ni de balais, et que le frigo est rempli de canettes de bières VIDES.

Mais là... J'ai pêché un monstre de négligence.

Si bien que je me douche en tongue. Et que je
REFUSE de toucher les bords de la baignoire, du rideau de douche, et de tout ce qui aura été susceptible d'avoir été en contact avec ces deux derniers éléments.

Etant résidente à moyen terme de cet appartement, je vais bien évidemment me résoudre à laver, que dis-je, rendre vie à ma salle de bain. Il m'aura fallu une semaine, 6 douches dans d'autres apparts, et une discussion avec un ami spécialisé dans la bactériologie pour mettre mon "non-mais-il-se-fout-de-ma-gueule-je-viens-d'emménager-je-ne-vais-pas-nettoyer-sa-saleté" de côté.

Aussi car j'ai peur de mourir. Je suis sûre que cette salle de bain est le nid de regroupement de toutes les maladies disparues ou presque de la planète.

Non mais attendez... Et si je faisais une culture et répandais Ebola, avant??


jeudi 17 juin 2010


En attendant la réponse de l'ambassade qui changera le courant de ma vie, oui tu peux rester ici et devenir américaine et rouler en vélo dans les rues de Brooklyn, ou non t'as 30 jours pour dégager sinon on te course à coup de Taser dans les rues de Brooklyn sur ce même vélo, me voilà donc sortie d'affaire avec cet appart dans les rues bruyantes et très busy de la City.

C'est à Greenpoint que j'ai atterri, entre un bar à 1,50 la bière et deux parcs pleins de gens tout nus qui bronzent, ou qui montrent leur fesse, juste.

Avec des gens très stylés, sur des vélos (d'où la référence plus haut).

Et bien sûr, à Greenpoint, il fait toujours beau, et y'a même des oiseaux (ou "Y'a dais oisow", comme diraient les Américains).

Un peu plus à gauche, et c'est la vue sur Manhattan (c'est comme ça que je préfère Manhattan moi, de loin, avec son skyline), un peu plus en bas c'est Williamsburg.

Et right in the middle, c'est moi, sur mon laptop au clavier Français, en train de me chercher un vélo d'occaz sur Internet.

Enjoy :)

mercredi 2 juin 2010


Ou comment changer d'avis comme de slop (une phrase commençant par "ou" réclamerait une autre phrase précédemment, je suppose, mais je suppose aussi que ce n'est pas bien important).

De toutes façons tout ici est fait de contradictions. Pourquoi pas moi?

Je ne vous apprends rien. Si à New-York on peut, quand on monte sur un toit, passer d'un sentiment d'infiniment petit à un sentiment d'avoir le monde pour soi dans le creux de sa main, alors moi, je peux bien changer d'avis comme de slop (histoire de faire écho à la première phrase de cet article, et lui donner un peu de structure... c'est que je veux devenir écrivaine, moi).

Donc, dans ce chaos de décisions contradictoires, je pars à Londres, je ne pars plus, je change mon billet de Paris pour Londres, puis je le change encore, puis je l'annule enfin, j'attends l'OPT, j'organise des vacances, et puis non.

Car on est tous dans le même bateau, ici. L'impression de flotter, en electron libre, sans la possibilité de s'agripper à une seule idée stable, histoire de se faire tirer par elle et d'aller quelque-part.

Parce que oui, à réaction mouvante, situation mouvante. New-York t'aime, te déteste, te jette et te reprend, comme une femme capricieuse bien trop au courant de sa beauté. L'OPT c'est facile, et puis non, mais oui je vous engage, mais on a pas de budget alors on verra plus tard, posez votre sac par terre et vos mains sur la tête mademoiselle, non en fait c'est bon vous pouvez partir.


Et après, c'est moi qui suis bordélique?

Rangeons New-York.

Ca lui fera du bien, un petit déblayage de la frange. Histoire qu'on voit enfin ses yeux et qu'on sache où elle veut en venir!

mardi 18 mai 2010


Je viens de m'acheter la robe la plus atroce et la plus chère de toute ma jeune vie.
Un habit de lumière en satin bleu, avec chapeau plat et écharpe aux couleurs d'été.

Car le jour où je fête mes 24 ans, je fête aussi la fin de 24 ans d'études.

Avec un bel avenir prometteur devant moi, tout un tas d'opportunités de carrière, et de l'espoir à n'en plus savoir quoi faire.

Avec toute une autre flopée de gens aux robes bleues et chapeaux plats, je vais monter sur l'estrade, recevoir mon diplôme non-officiel (qui peut se vanter de recevoir un "If you pass your exams, congratulations. But only if you pass your exams. Only. OK?").

Avec de la chance, mon pote Egyptien-mais-en-fait-Indien prendra son courage à deux mains et hurlera Happy Birthday et ainsi, devant toute les gens de la promo (qui sont aussi mes amis), je fêterai un double changement radical dans ma vie.

Car Dimanche scellera mon entrée dans ma 25ème année, et aussi 5 ans de dur labeur à l'université.

Sortez le champagne!

Histoire de mourir ivre.

Et oui.

Car bizarrement, Dimanche pour moi, symbolisera mon quart de siècle et mon entrée au chômage.

Tchin!

dimanche 2 mai 2010


"What is Tunisia?"

Vous ne l'entendrez pas tous les jours, celle-là.

Et pourtant, dans ce beau pays du possible et de l'espoir, se cachent des gens décérébrés. A Long Island peut-être, ou même dans le Midtown East, allez savoir...

La question me harasse quand-même, comment des gens dans un pays où la diversité est la plus grande force ne connaissent rien d'autre que les quatre routes et avenues qui entourent leur immeuble, et éventuellement les quatre qui encerclent aussi le bloc où ils bossent?

Il faut que je vous le dise, les américains pure souche n'ont pas inventé le beurre qui coupe (aha).

Je viens d'avoir une conversation avec un jeune papa de 20 ans habitant à Red Hook, qui m'annonce fièrement qu'il ne boit pas, ne fume pas, en d'autres mots Straight Edge. Sans oublier que ladite personne accepte volontiers les double sacs plastique quand il va acheter son Coca à Wallgreen, et bave sur les Range Rover, Pick Up, et autres monstres d'essence qui circulent sur les routes anglophones.

Chacun son cheval de bataille, en tous cas je me suis dit, allez, c'est leur culture. Après tout, ce n'est pas de leur faute si leur maman ne leur a jamais dit de ne pas polluer car s'il y a un courant d'air ils vont rester coincés comme ça (souvenir traumatique de mon enfance: je n'ai plus jamais louché de ma vie. Allez, avouez, vous l'avez entendu aussi, celle-là).

Je n'ai quand-même pas pu m'empêcher de lui demander s'il connaissait la Tunisie. Juste comme ça, pour voir.


...


Il m'a répondu "I'm not familiar with the concept".


lundi 26 avril 2010



Je pars, je m'en vais, je me taille, je trace, je fous le camps, je quitte le navire, je mets les voiles, je file, je me défile, je m'arrache, je démissionne, je prends la route, je lève l'ancre, je décolle, je m'absente, je m'enfuis, je m'éloigne, je me retire, je me sauve, je déguerpis, je décampe, je m'eclipse, je m'esquive, j'appareille, je bats en retraite, je bouge, je débarrasse le plancher, je détale, je dégage, je décampe, je me casse, je lève le siège, je tire ma révérence, je me débine, je me carapate.


Pour les Rolling Stones, Shakespeare, Led Zeppelin, le
s Beatles, The Tower Bridge, l'Europe, la Guinness, le punk, le ska, Trainspotting, le Pont de la Rivière Kwai, Women in Love, Jane Austen, James Barrie, Peter Pan, Wendy, Othello, Macbeth, the English Patient, James Bond Contre Dr No, Un Poisson Nommé Wanda, The Full Monty, les Chariots de Feu, les Monty Pythons, Black Book, Lawrence d'Arabie, Guy Ritchie, mon enfance, la crème anglaise, Channel 4, Henry 8.


ET UNE SECURITE SOCIALE.


Enfin, pour couronner le tout et sceller le changement, j'ai aujourd'hui changé mon lit de place.

Des fois il faut un petit truc pour annoncer le big bang.


mercredi 7 avril 2010



J'suis trop cool, j'suis trop hype, et je dépense 150 dollars par week-end.


Sinon, y'a aussi des lofts sur Kent Avenue ou Flushing, avec des peluches sur les murs, des ânes sur les canapés, des guitares Hendrixiennes, et des basses Pink Floydiennes. Pour 5 dollars.


Chacun son New York, non?
Je ne juge pas.
Même si le miens casse la baraque. (et toc)

jeudi 1 avril 2010


J'aurais dû faire ce Master de littérature Elisabéthaine, ça m'aurait rendue moins stupide.

Continuer à analyser Macbeth et Othello, ces deux gros cons qui, malgré leur penchant pour le vice et la facilité (bouh!!!!), donnaient de l'importance aux signes.

C'est que les immeubles sont tellement hauts à NY, qu'on ne voit/regarde jamais le ciel.
On ne se pose donc jamais, la tête en l'air, les yeux fermés, dans Central Park à 30 degrés au soleil (trop dure la vie) à juste suivre les signes qui en tombent.

Parce ce que n'importe quel idiot aurait compris que, après avoir vu son mec se faire déporter, et se faire renvoyer de ses deux boulots en moins de deux semaines pour des raisons pas très catholiques, le ciel m'envoyait juste un gros panneau "GET THE FUCK OUT", avec des lumières qui clignotent et tout et tout (et la musique du Parrain derrière). (Non, celle de Scarface, en fait).

Alors comme j'ai un toit terrasse dont je suis fière de parler dans mon blog (pas folle, la guêpe), je me suis posée, et j'ai réfléchi.

Pas trop longtemps.

Non pas car je suis stupide (voir première ligne, NDLR).

Mais car la réponse est évidente.



Après tout, c'est quand-même le pays de Shakespeare.

samedi 13 mars 2010



Vous aurez échappé à l'article sur les visas, sur Mike qui a disparu de la surface des USA, qui ne peut même pas rentrer là où il habite, coincé dans un pays où il ne vit même pas, sur la totalité de nos plans chamboulés et jetés dans le passé par la seule force d'un "Non" des autorités Américaines.

(...)

Marrant, donc, que je me sois retrouvée aujourd'hui tout au bout de la 181ème rue. A l'endroit où elle disparait dans la mer, où tout s'arrête (j'aurais pu dire "au bout du chemin", mais la métaphore avec le visa manquait de subtilité).

Finalement sortie de mon coma social, j'ai décidé d'arrêter de me tuer la santé à haïr une entité impalpable (frustrant!), et me suis trouvé un objectif: aller voir ce phare rouge donc on m'avait parlé. De toutes façons, il faut bien que je tue le temps, avant de refuir en arrière vers le Vieux Continent.

Mais quelle idée.

J'étais dans les années 50 aujourd'hui, ou dans le Ballon Rouge de Lamorisse.
Tout était noir et blanc, englouti partiellement par le brouillard de fond qui donnait l'impression de tout aspirer vers lui. Le tout teinté par le rouge sang des portes d'immeubles et du phare.

Et le vent frappait la pluie sur le phare, et sur le pont lourd et imposant, qui n'ont pas bougé d'un pouce.
Sauf que moi, dans le bordel du ciel -et croyez-moi, ça gueulait un max là-haut-, je crois bien que je me suis calmée. En criant, et rigolant, et hurlant pour que les autres m'entendent, le vent et les vagues ont tout emporté.

Je suis maintenant sur mon canapé.
Et je ne peux même pas vous expliquer la force des choses aujourd'hui. Ce qu'il reste, c'est le calme et le chaleur.


J'abandonne le rêve américain!



lundi 1 mars 2010


C'est parce que j'étais en train de naviguer sur la Toile à Echelle Mondiale (moins classe que World Wide Web, n'est ce pas), et assaillie de publicités pour des produits minceur présentés par des gens très gros et gras qui se transforment sous mes yeux ébahis en des bombes au corps sculpté dans du cristal, que j'ai décidé de venir sur Blogspot pour raconter ma petite vie, encore.

Car ces pubs sont moches, mais alors, MOCHES (plus moches que la plus moche de tes copines, même).

Pourquoi montrer une cellule de gras au microscope quand on veut vendre du rêve? Ou des insectes rampants et luisants (BED BUGS ARE BACK!) pour promouvoir un service de nettoyage de matelas?

C'est un concept, certes. Que je ne saisis sans doute pas. Car une pub qui me fait détourner le regard avec une moue crispée, m'empêchant donc de retenir le NOM DE LA MARQUE (but de la pub, non?!), pour moi, c'est une pub ratée.

Alors oui, comme expliqué précédemment, les américains sont tous des boulets sans aucun sens critique ni aucune classe, comparés aux délicats Homo Sapiens qui peuplent la France (et à leur sens de la modestie, sans aucune doute).

Ce qui veut dire que mettre en scène une poufiasse style Brie Van de Kamp en tablier pour vendre du produit vaisselle, avec un texte se rapprochant de "Avec Fluidoux, mes mains sont douces, les assiettes propres, et mon mari peut venir manger sa popotte en se grattant les testicules avec la main qui ne tient pas la fourchette", bah ça marche sur eux.

Mais pas sur nous, délicats Homo Sapiens (e.g. les Français, suivez un peu).

Et oui, nous il nous faut de la créativité, de l'art, de l'inattendu. La pub, c'est pas une grosse machine qui vous rentre un sloggan dans le cervelet avec un marteau (en fait si, mais personne ne le sait).

Sans parler de l'ethique: car un médecin qui fait de la pub, en France, c'est "no way". Surtout s'il vante les mérites d'une thérapie pour l'assurance en soi, avec des termes tels que "Durant les évènements sociaux, tentez-vous de cacher votre visage dans vos mains? Si oui, vous aurez besoin de moi. Et vous direz: MERCI DOCTEUR ZIZMOR!".


Non mais c'est vrai, fermez les documents Word. Car utiliser WordArt en guise de police pour un sloggan, ça devrait être passible de prison.
Et embauchez des concepteurs pour bien choisir lesdits sloggans, aussi.


Faut tout leur apprendre, à ces marketeurs. Demain, j'appelle Publicis USA.

jeudi 18 février 2010

On vous trompe sur la marchandise...



... Parce que vous, à 6000 bornes de là, vous avez une image top trendy de la grande ville de la côte Est.
Les grandes rues s'étalant à l'horizon, les mannequins parcourant les trottoirs avec un Cappuccino de Starbucks, les boutiques Wang ou McQueen de la 5ème. C'est de la faute à Garance. Mais elle, ce qu'elle ne vous dit pas, c'est qu'avant de pondre trois shoots stylés, elle a dû en écumer, de la populasse élevée aux OGM et à Jon Stewart qui croit que l'Europe est un pays (merci Madame Palin).

Car il faut le trouver, le talon aiguille dans la meule de foin.

La Virginie n'est pas si éloignée que ça, finalement (ouh la méchante), et New-York, bien qu'un monde entier à elle seule, n'est pas hermétique au mauvais goût à l'américaine.

Mais ne vous détrompez pas, si je dis ça, c'est uniquement pour briser le rêve aux Européens -car je suis une sadique?-.

Car moi, J'AIME.

Mais alors, je kiffe sa race (après 7 mois dans le pays à tenter d'inculquer mon savoir Slang étranger à mes amis américains, je peux annoncer que "kiffer sa race" arrive en tête, suivi de près par "c'est trop mignon").

No more trendy attitude branchouille des parigots. Les gens ont moins le look, et tant mieux. Ca leur évite de fouiller dans le placard de leur petite soeur pour leur chiper leurs skinny jeans.

Bien sûr, on peut écumer les bars des hôtels, où on paye un bras un cocktail fluo bien trop sucré avec des gens habillés de Chanel et Louboutin (qui, eux aussi, croient que l'Europe est un pays - on n'y échappe pas-).

Mais on peut aussi s'y faire, au no-look américain, et apprécier (kiffer sa race?) les maisons abandonnées squattées par des mexicains où on y apprend à tagger ou à jouer de la percu. Ou encore, les bars plein de républicains hurlant sur les Rangers, avec des bières à un dollar.

Chacun son truc. Moi, je m'y fais. Même si je ne me bidonnerai jamais devant Jay Leno ou Jon Stewart, et que je vous écris en direct live avec une marinière rayée bleue et blanche.

On s'refait pas!


On est en plein milieu de la nuit et les gens doivent être sur le point d'arriver au boulot, à Paris, à cette heure-ci.

Sauf que New-York est encore bien réveillé, les taxis font même plus de bruit (plus de piétons téméraires?), et le Chrysler Building a décidé de ne plus jamais s'éteindre (c'est EDF qui va être content).

De mon côté, les effets de la bière cheap (à un dollar le demi) s'estompent à peu près et je me sens d'humeur à écrire. CAR JE N'AI PAS SOMMEIL.

Et pourtant, que de stress, les enfants.
Après avoir perdu ma place chez MTV car le renouvellement des contrats est digne d'une embauche à la NASA, j'ai passé la journée à écumer les fonds de tiroirs du net (le net a des tiroirs, si j'en ai envie. C'est le 2.0, si je veux il peut aussi avoir des portes coulissantes et des poignées en fer en forme de tigre qu'on cogne sur le bois pour faire toc toc) pour trouver une occupation de remplacement digne de ce nom (appelons cela un stage, si vous le voulez bien).

(Vous voyez bien qu'il est tard, je mets des parenthèses partout quand il est tard).

A rajouter à cela un entretien d'embauche qui a duré deux heures et demi, dans l'appartement le plus grand et, étrangement, le plus vide de la ville.
Et un maître de stage qui me propose un rendez-vous à minuit et demi du matin (il est tard, je vous ai dit).

La prochaine fois, j'attends la fermeture du bar, histoire de bien éponger, d'en apprendre plus sur la fascinante histoire du New Jersey, et d'arriver chez moi pour m'effondrer sur mon lit non-confort, toute habillée. Et de dormir avec mes collants.

Ca m'évitera de me retrouver à vous assaillir de parenthèses et de mater les Ewoks: the Battle for Endor à 3h 24 du matin.

lundi 15 février 2010

Paris s'invite à New-York


Mais que le monde est petit! (c'est pas une phrase de Jet Set, ça? -chose que j'aurai dû garder pour moi, tiens).

Bon OK, que les voisins déménagent sans dire au revoir, c'est un problème, et différent en plus. Il faut dire que retenir en otage une perceuse électrique est un motif de rupture sociale que je comprends parfaitement. Mais quelles têtes en l'air, ces françaises.
Mais alors, entendre d'autres voix francophones que les nôtres dans le couloir, ça, c'est quelque-chose (vous apprendrez bien vite que les seules voix francophones que nous entendons sont la mienne, celle de la blonde, et celle de la jeune aventurière du sud de la France. ET NOUS NOUS EN PORTONS TRES BIEN).

Imaginez le tableau, la blonde frénétique à l'annonce de la nouvelle quand je rentre de cours. "Hé, hé, devine quoi, devine quoi".

Bah c'est que c'est un peu excitant, quand-même. Même si j'ai horreur des devinettes (comme dirait Phoebe, c'est un jeu qui peut durer longtemps).

"Hein, quoi, des Français next door, mais c'est géant ça, quelles étaient les chances? Alors, sur 65 millions de français, 300 millions d'américains, en calculant le nombre d'appartements libres à New-York et le nombre de gens partant travailler à l'étranger, heu... Bref, on s'en fout bien, hein, finalement, des chiffres. Mais sérieux, c'est une putain de coïncidence."

Vous pensez donc que quand, deux jours plus tard, un mec vient sonner chez moi avec une notice Ikea à la main, me demandant un tournevis* avec un accent à m'en arracher le lobe frontal, je lui demande: "Français?".

Et bien là, je vous demande de vous assoir (quoique je me doute que vous ne soyez pas debout en train de surfer sur le net), car le mec me regarde, me dit "Ouais, donc, t'as un tournevis?"

Alors là je me dois de me remettre aux calculs: quelles étaient les chances qu'un Français arrivant de 6000 bornes de là, qui emménage dans un immeuble au milieu de Manhattan et qui tombe sur une comparse en frappant chez le premier voisin venu, se dise "Ouais, cool, je m'en bat la race, après tout c'est complètement pas étonnant j'veux dire étant donné le nombre de français, le nombre d'américains, et le nombre d'apparts libres dans cette ville..."

On aura tout vu, tout entendu. Vous pensez donc bien que je l'ai envoyé chez le voisin d'à côté, en espérant que ce soit un gros monstre poilu qui l'a tué et dévoré.

AVEC UN BON CHIANTI.


*Note à moi-même et à tous les Français, d'ailleurs: ACHETONS DES BOITES A OUTILS.

mardi 2 février 2010



On nous l'avait dit, en arrivant, à nous les nouvelles brebis parisiennes égarées dans la grande ville. Que si on se mettait soudainement à s'attacher de manière inconditionnelle à notre culture française, c'est qu'on commençait une dépression (ça et autres insomnies/longues périodes de sommeil/pleurs et rires dans la même minute... tout ce qu'une ménopausée devant un film de Hugh Grant pourrait faire).

Mais ne vous inquiétez donc pas trop (sinon vous ferez, vous aussi, des insomnies/longues périodes de sommeil/pleurs et rires dans la même minute) pour mon intégration à la masse. Car si vous voulez mon avis, pour m'y être fondue, moi la fille de l'Est, je m'y suis fondue. Mais alors, bien comme il faut.

Je me la joue à la vraie, dur de dur, les soirées appart avec verres en plastique rouge, les onion rings à trois heures du matin au Diner du
coin d'la rue, les crapahutages sur les divers ponts de la ville et LA pinte de trop (tout le monde la connait, celle-là) dans le premier bar venu avec les gens qui hurlent sur les Yankees sur la grande télé plate accrochée au mur.
Complètement fusionnée à la culture américaine, j'en oublie mon français et parle anglais à mes parents. J'ai troqué le saucisson pour la dinde séchée, et ai presque oublié les stations de la ligne 13 pour apprendre celles de la E (direction World Trade Center, seulement. Faut pas déconner). Et même si je ne me ferai JAMAIS au Daily Show ou aux publicités médiocres du pays, j'ai rangé la French Touch au placard, et la ressortirai dans un an.

Sinon, ça vaut pas le coup, et je reste dans mon pays à me satisfaire de ma baguette et de mon camembert.


Seulement, ce n'est pas le cas. Car je me suis faite au fromage industriel des Etats-Unis.

Et je lui trouve de plus en plus de goût :)



samedi 30 janvier 2010


Et un p'tit tout à Astoria, histoire de redécouvrir ses oreilles. Après 6 mois à New York, je crois que, au delà d'un foie de compétition prêt à affronter le pire cream cheese et les burgers douteux, tout le monde développe une faculté à ENTENDRE LE SILENCE.

Alors, trois stations après mon appartement de Midtown East, les immeubles sont bas, les gens sont plus rares, les magasins ferment tôt (e.g: 21h), et les rues sont enveloppées dans un silence sourd. Et on redécouvre des bruits qu'on avait oubliés, comme les chaussures qui frottent le sol, ou un volet qui ferme. On redécouvre d'ailleurs par la même occasion l'existence des volets.

Tout ça pour dénicher des salles ou des bars souterrains où des Gibsons sont accrochées au mur à côté de posters géants des Pink Floyd et où les gens jouent, fort, histoire de rompre le calme assourdissant qui vient de la rue (pas folle la guêpe, comme ça on les entend de loin... c'est du marketing direct, ça, non?)

Ils l'avaient bien caché, les salauds. Dans le Queens, ils ont beau l'air moins oufs que Manhattan, sans les taxis jaunes partout et les open bars scandaleusement pas chers, mais en fait ils s'éclatent, entre eux et bien au chaud.

Mais comme dit plus haut dans cet article, c'est à trois stations de chez moi. Et si le Queens ne vient pas à moi, j'irai au Queens!

dimanche 17 janvier 2010



Oui je sais, j'ai des Bagels qui me sortent pas les oreilles et des fois mon Français ressemble à de l'hébreu. J'y peux rien, et même si en Seconde je me suis amusée à faire croire à toute mon école que je m'appelais Shosanna, je suis plutôt distante de mon héritage casher.

Tout de même, c'est peut-être mes racines juives, ou c'est peut-être juste un fait établi et que tout le monde sera forcé un jour d'admettre: Williamsburg, c'est COOL.

Non les mots ne me manquent pas. Williamsburg est juste COOL. C'est le seul mot qui marche, et le pire, c'est que je suis sûre que je ne peux même pas expliquer pourquoi. Quoique, je peux essayer.

Williamsburg a un pont qui le relie à Manhattan, un pont rouge pétard contrasté avec les graffitis bleus électriques.

Et il est rempli de petits skateurs, avec des skates, s'il vous plait. Loin des Poseurs de France, ici, quand vous avez un look, vous avez le mode de vie qui s'y adapte.
Des skateurs authentiques, donc, qui roulent à fond les manettes sur les lignes droites au-dessus de la mer et qui côtoient les juifs à chapeaux improbables (et les mini juifs avec des mini papillottes en duvet... aucun Poseur, je vous ai dit).

Et aussi, à Williamsburg, on peut entrer par effraction dans des immeubles et demander gentiment la permission de prendre des photos sur le toit (post-effraction, la demande, juste pour être sûr).

Les restos sont tenus par des bandes de potes dans la vingtaine qui se sont lancé un pari fou, et les bars sont peinturlurés de tableaux étranges entre les clowns tristes de Buffet et les montres molles de Dali.

Alor moi, j'ai dit, l'année prochaine j'emménage dans le quartier. Et je me mets à Hanuka et à la peinture sur soie, histoire de me fondre dans le décor.


mercredi 13 janvier 2010


Ecrivons, écrivons, pour nous calmer les nerfs et oublier ce qui se passe, ou pas, dans notre organisme. Ou ailleurs.

(Et employons la première personne du pluriel, c'est tellement plus royal.)

Même pour dire que du caca boudin. Ecrire, c'est un bon exutoire, si on veut pas finir attachée dans un lit à hurler car on voit des serpents nous pousser sous les ongles (pour la petite histoire, c'est Freud qui l'a dit, garder les choses en nous ça donne des névroses et après on voit des serpents nous pousser sous les ongles).

Même pour dire que je ne suis pas une femme, par exemple.

C'est que mes parents ont voulu me leurrer, les salauds, à force de me faire des demi-queues (LA coiffure incontournable dans les cours de récré en 80-90). Alors moi, forcément, je m'y suis crue. Sauf qu'en agissant ainsi mes parents n'ont fait que m'émasculer, transformant mes pecs de taureau en nichons de souris (et le reste).

Vous vous demanderez, y'a bien autre chose que mon minable bonnet A qui m'a mise sur la piste.

En fait, c'est la découverte que mon sixième sens, vous savez, le sens féminin, n'était que du pipeau.

Quand j'ai cru que l'allais mourir dans l'avion de retour à New-York.

Et donc, mes cauchemars la veille du vol, ainsi que les signes tout au long de la journée (le RER qui pète en route, l'article sur les problèmes en avion lu juste avant l'embarquement), doivent être mis sur le compte de la COINCIDENCE. Et moi, je peux aller me rhabiller (en baggy?) avec mon pseudo sixième sens à la con qui me fait faire de la tachycardie en plein vol (connard).

M'enfin, pour vous rassurer (je vous sens tendus, là), apprendre ma masculinité soudaine n'est pas un traumatisme pour moi. M'appeler Carl plutôt que Carole, ça sera pas un grand changement. Et puis je vais pouvoir apprendre avec amusement à me servir de pissotière.

En plus, si je n'ai pas de sixième sens, alors peut-être que le fatal destin que je sens venir pour dans 8 jours (entre 8 à 10 jours, en fait, le sixième sens féminin est, parait-il, monstrueusement précis) sera du flan, lui aussi.

JE CROISE MES GROS DOIGTS POILUS EN ATTENDANT.