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mardi 2 février 2010



On nous l'avait dit, en arrivant, à nous les nouvelles brebis parisiennes égarées dans la grande ville. Que si on se mettait soudainement à s'attacher de manière inconditionnelle à notre culture française, c'est qu'on commençait une dépression (ça et autres insomnies/longues périodes de sommeil/pleurs et rires dans la même minute... tout ce qu'une ménopausée devant un film de Hugh Grant pourrait faire).

Mais ne vous inquiétez donc pas trop (sinon vous ferez, vous aussi, des insomnies/longues périodes de sommeil/pleurs et rires dans la même minute) pour mon intégration à la masse. Car si vous voulez mon avis, pour m'y être fondue, moi la fille de l'Est, je m'y suis fondue. Mais alors, bien comme il faut.

Je me la joue à la vraie, dur de dur, les soirées appart avec verres en plastique rouge, les onion rings à trois heures du matin au Diner du
coin d'la rue, les crapahutages sur les divers ponts de la ville et LA pinte de trop (tout le monde la connait, celle-là) dans le premier bar venu avec les gens qui hurlent sur les Yankees sur la grande télé plate accrochée au mur.
Complètement fusionnée à la culture américaine, j'en oublie mon français et parle anglais à mes parents. J'ai troqué le saucisson pour la dinde séchée, et ai presque oublié les stations de la ligne 13 pour apprendre celles de la E (direction World Trade Center, seulement. Faut pas déconner). Et même si je ne me ferai JAMAIS au Daily Show ou aux publicités médiocres du pays, j'ai rangé la French Touch au placard, et la ressortirai dans un an.

Sinon, ça vaut pas le coup, et je reste dans mon pays à me satisfaire de ma baguette et de mon camembert.


Seulement, ce n'est pas le cas. Car je me suis faite au fromage industriel des Etats-Unis.

Et je lui trouve de plus en plus de goût :)