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jeudi 18 février 2010

On vous trompe sur la marchandise...



... Parce que vous, à 6000 bornes de là, vous avez une image top trendy de la grande ville de la côte Est.
Les grandes rues s'étalant à l'horizon, les mannequins parcourant les trottoirs avec un Cappuccino de Starbucks, les boutiques Wang ou McQueen de la 5ème. C'est de la faute à Garance. Mais elle, ce qu'elle ne vous dit pas, c'est qu'avant de pondre trois shoots stylés, elle a dû en écumer, de la populasse élevée aux OGM et à Jon Stewart qui croit que l'Europe est un pays (merci Madame Palin).

Car il faut le trouver, le talon aiguille dans la meule de foin.

La Virginie n'est pas si éloignée que ça, finalement (ouh la méchante), et New-York, bien qu'un monde entier à elle seule, n'est pas hermétique au mauvais goût à l'américaine.

Mais ne vous détrompez pas, si je dis ça, c'est uniquement pour briser le rêve aux Européens -car je suis une sadique?-.

Car moi, J'AIME.

Mais alors, je kiffe sa race (après 7 mois dans le pays à tenter d'inculquer mon savoir Slang étranger à mes amis américains, je peux annoncer que "kiffer sa race" arrive en tête, suivi de près par "c'est trop mignon").

No more trendy attitude branchouille des parigots. Les gens ont moins le look, et tant mieux. Ca leur évite de fouiller dans le placard de leur petite soeur pour leur chiper leurs skinny jeans.

Bien sûr, on peut écumer les bars des hôtels, où on paye un bras un cocktail fluo bien trop sucré avec des gens habillés de Chanel et Louboutin (qui, eux aussi, croient que l'Europe est un pays - on n'y échappe pas-).

Mais on peut aussi s'y faire, au no-look américain, et apprécier (kiffer sa race?) les maisons abandonnées squattées par des mexicains où on y apprend à tagger ou à jouer de la percu. Ou encore, les bars plein de républicains hurlant sur les Rangers, avec des bières à un dollar.

Chacun son truc. Moi, je m'y fais. Même si je ne me bidonnerai jamais devant Jay Leno ou Jon Stewart, et que je vous écris en direct live avec une marinière rayée bleue et blanche.

On s'refait pas!


On est en plein milieu de la nuit et les gens doivent être sur le point d'arriver au boulot, à Paris, à cette heure-ci.

Sauf que New-York est encore bien réveillé, les taxis font même plus de bruit (plus de piétons téméraires?), et le Chrysler Building a décidé de ne plus jamais s'éteindre (c'est EDF qui va être content).

De mon côté, les effets de la bière cheap (à un dollar le demi) s'estompent à peu près et je me sens d'humeur à écrire. CAR JE N'AI PAS SOMMEIL.

Et pourtant, que de stress, les enfants.
Après avoir perdu ma place chez MTV car le renouvellement des contrats est digne d'une embauche à la NASA, j'ai passé la journée à écumer les fonds de tiroirs du net (le net a des tiroirs, si j'en ai envie. C'est le 2.0, si je veux il peut aussi avoir des portes coulissantes et des poignées en fer en forme de tigre qu'on cogne sur le bois pour faire toc toc) pour trouver une occupation de remplacement digne de ce nom (appelons cela un stage, si vous le voulez bien).

(Vous voyez bien qu'il est tard, je mets des parenthèses partout quand il est tard).

A rajouter à cela un entretien d'embauche qui a duré deux heures et demi, dans l'appartement le plus grand et, étrangement, le plus vide de la ville.
Et un maître de stage qui me propose un rendez-vous à minuit et demi du matin (il est tard, je vous ai dit).

La prochaine fois, j'attends la fermeture du bar, histoire de bien éponger, d'en apprendre plus sur la fascinante histoire du New Jersey, et d'arriver chez moi pour m'effondrer sur mon lit non-confort, toute habillée. Et de dormir avec mes collants.

Ca m'évitera de me retrouver à vous assaillir de parenthèses et de mater les Ewoks: the Battle for Endor à 3h 24 du matin.

lundi 15 février 2010

Paris s'invite à New-York


Mais que le monde est petit! (c'est pas une phrase de Jet Set, ça? -chose que j'aurai dû garder pour moi, tiens).

Bon OK, que les voisins déménagent sans dire au revoir, c'est un problème, et différent en plus. Il faut dire que retenir en otage une perceuse électrique est un motif de rupture sociale que je comprends parfaitement. Mais quelles têtes en l'air, ces françaises.
Mais alors, entendre d'autres voix francophones que les nôtres dans le couloir, ça, c'est quelque-chose (vous apprendrez bien vite que les seules voix francophones que nous entendons sont la mienne, celle de la blonde, et celle de la jeune aventurière du sud de la France. ET NOUS NOUS EN PORTONS TRES BIEN).

Imaginez le tableau, la blonde frénétique à l'annonce de la nouvelle quand je rentre de cours. "Hé, hé, devine quoi, devine quoi".

Bah c'est que c'est un peu excitant, quand-même. Même si j'ai horreur des devinettes (comme dirait Phoebe, c'est un jeu qui peut durer longtemps).

"Hein, quoi, des Français next door, mais c'est géant ça, quelles étaient les chances? Alors, sur 65 millions de français, 300 millions d'américains, en calculant le nombre d'appartements libres à New-York et le nombre de gens partant travailler à l'étranger, heu... Bref, on s'en fout bien, hein, finalement, des chiffres. Mais sérieux, c'est une putain de coïncidence."

Vous pensez donc que quand, deux jours plus tard, un mec vient sonner chez moi avec une notice Ikea à la main, me demandant un tournevis* avec un accent à m'en arracher le lobe frontal, je lui demande: "Français?".

Et bien là, je vous demande de vous assoir (quoique je me doute que vous ne soyez pas debout en train de surfer sur le net), car le mec me regarde, me dit "Ouais, donc, t'as un tournevis?"

Alors là je me dois de me remettre aux calculs: quelles étaient les chances qu'un Français arrivant de 6000 bornes de là, qui emménage dans un immeuble au milieu de Manhattan et qui tombe sur une comparse en frappant chez le premier voisin venu, se dise "Ouais, cool, je m'en bat la race, après tout c'est complètement pas étonnant j'veux dire étant donné le nombre de français, le nombre d'américains, et le nombre d'apparts libres dans cette ville..."

On aura tout vu, tout entendu. Vous pensez donc bien que je l'ai envoyé chez le voisin d'à côté, en espérant que ce soit un gros monstre poilu qui l'a tué et dévoré.

AVEC UN BON CHIANTI.


*Note à moi-même et à tous les Français, d'ailleurs: ACHETONS DES BOITES A OUTILS.

mardi 2 février 2010



On nous l'avait dit, en arrivant, à nous les nouvelles brebis parisiennes égarées dans la grande ville. Que si on se mettait soudainement à s'attacher de manière inconditionnelle à notre culture française, c'est qu'on commençait une dépression (ça et autres insomnies/longues périodes de sommeil/pleurs et rires dans la même minute... tout ce qu'une ménopausée devant un film de Hugh Grant pourrait faire).

Mais ne vous inquiétez donc pas trop (sinon vous ferez, vous aussi, des insomnies/longues périodes de sommeil/pleurs et rires dans la même minute) pour mon intégration à la masse. Car si vous voulez mon avis, pour m'y être fondue, moi la fille de l'Est, je m'y suis fondue. Mais alors, bien comme il faut.

Je me la joue à la vraie, dur de dur, les soirées appart avec verres en plastique rouge, les onion rings à trois heures du matin au Diner du
coin d'la rue, les crapahutages sur les divers ponts de la ville et LA pinte de trop (tout le monde la connait, celle-là) dans le premier bar venu avec les gens qui hurlent sur les Yankees sur la grande télé plate accrochée au mur.
Complètement fusionnée à la culture américaine, j'en oublie mon français et parle anglais à mes parents. J'ai troqué le saucisson pour la dinde séchée, et ai presque oublié les stations de la ligne 13 pour apprendre celles de la E (direction World Trade Center, seulement. Faut pas déconner). Et même si je ne me ferai JAMAIS au Daily Show ou aux publicités médiocres du pays, j'ai rangé la French Touch au placard, et la ressortirai dans un an.

Sinon, ça vaut pas le coup, et je reste dans mon pays à me satisfaire de ma baguette et de mon camembert.


Seulement, ce n'est pas le cas. Car je me suis faite au fromage industriel des Etats-Unis.

Et je lui trouve de plus en plus de goût :)