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samedi 13 mars 2010



Vous aurez échappé à l'article sur les visas, sur Mike qui a disparu de la surface des USA, qui ne peut même pas rentrer là où il habite, coincé dans un pays où il ne vit même pas, sur la totalité de nos plans chamboulés et jetés dans le passé par la seule force d'un "Non" des autorités Américaines.

(...)

Marrant, donc, que je me sois retrouvée aujourd'hui tout au bout de la 181ème rue. A l'endroit où elle disparait dans la mer, où tout s'arrête (j'aurais pu dire "au bout du chemin", mais la métaphore avec le visa manquait de subtilité).

Finalement sortie de mon coma social, j'ai décidé d'arrêter de me tuer la santé à haïr une entité impalpable (frustrant!), et me suis trouvé un objectif: aller voir ce phare rouge donc on m'avait parlé. De toutes façons, il faut bien que je tue le temps, avant de refuir en arrière vers le Vieux Continent.

Mais quelle idée.

J'étais dans les années 50 aujourd'hui, ou dans le Ballon Rouge de Lamorisse.
Tout était noir et blanc, englouti partiellement par le brouillard de fond qui donnait l'impression de tout aspirer vers lui. Le tout teinté par le rouge sang des portes d'immeubles et du phare.

Et le vent frappait la pluie sur le phare, et sur le pont lourd et imposant, qui n'ont pas bougé d'un pouce.
Sauf que moi, dans le bordel du ciel -et croyez-moi, ça gueulait un max là-haut-, je crois bien que je me suis calmée. En criant, et rigolant, et hurlant pour que les autres m'entendent, le vent et les vagues ont tout emporté.

Je suis maintenant sur mon canapé.
Et je ne peux même pas vous expliquer la force des choses aujourd'hui. Ce qu'il reste, c'est le calme et le chaleur.


J'abandonne le rêve américain!