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dimanche 27 juin 2010

Le temps est au n'importe quoi.

Le temps est à mater Taxi Driver à une heure du mat', tout en envoyant des CV, désespérés, à des entreprises méchantes et sans coeur qui ne vont même pas les lire.

Ou à prendre des douches en tongs (toujours) à 3h du mat', quand Taxi Driver est fini.

Ou à manger de la pizza froide et franchement douteuse sans doute plus vieille que Taxi Driver lui-même (1976?) qui traîne dans le frigo du coloc (il utilise ma vaisselle, j'utilise sa pizza, un point c'est tout).

Tout ça car ma vie n'a aucun sens. Aucun, aucun. Chercher un boulot alors que je ne sais même pas si j'ai le visa, préparer mon voyage pour San Francisco alors que je ne suis même pas sûre de passer l'immigration.

Tout ça, quoi.

SI je me mets à parler à mon miroir avec des flingues cachés dans tous mes vêtements, appelez 911.


Faites le code national, avant.

Cordialement.

jeudi 24 juin 2010

Etre française à New York, ça aide pour avoir des dates. "I'm from Paris" est très souvent suivi d'une réaction de type voyelle: "Ahhhh", ou "Ohhhh", avec un petit sourire de coin de bouche. Ils doivent penser au French Cancan, au French kiss, au cabaret, au Moulin Rouge.

Etre française à New-York c'est aussi devoir supporter le récit de leur voyage en Europe. Car ils sont déjà tous allés en France, même pour trois jours, même quand ils avaient 7 ans et qu'ils s'en souviennent pas. Et ils veulent absolument vous raconter.

MAIS, être Française à New-York, c'est aussi se marrer un bon coup. Car ils connaissent TOUS une phrase en Français.

Et cette phrase, ça n'est jamais la même. Et des fois, elle est carrément hasardeuse.

Voici donc mon top 5 des phrases Françaises dites par les Américains.

1/ Voulez-vous coucher avec moi? (entendue 100 fois. 10 fois innocemment, 90 fois pour draguer).
2/ J'adore la glace à la pistache.
3/ Je suis un ours. (prononcé: je suis un os)
4/ Combien pour le petit garçon?
5/ Tu veux caresser ma moustache?


Maintenant, tentons de trouver un lien, une raison, une explication à tout cela.

Ou pas. Je dois aller envoyer des CV, là.

mercredi 23 juin 2010



Oui, je sais, je suis au chômage, je devrai avoir du temps à revendre et venir écrire ici à chaque fois que j'inspire et expire.

Mais je suis complètement surbookée, à ne rien faire, dans les rues de Brooklyn. Entre concerts gratos, bières moitié prix (nouveau passe-temps: dire au barmen que je viens du même pays qu'eux. Et ça marche), et soleil de plomb, j'ai réussi à ne pas avoir une seconde sur mon ordi, et à devenir toute bronzée sans même aller à la plage (bon OK des fois pour aller nourrir les canards, mais juste parce que c'est trop drôle).

Et puis aussi, à rajouter à ca de nouveaux cauchemars qui agitent mes nuits.

Notamment celui, récurent, d'un amas de bactéries qui vient m'attaquer les orteils quand je me glisse sous mes draps.

La raison?

MA SALLE DE BAIN.

Avoir un coloc mâle, ça veut dire des tonnes de choses. Ca veut dire que si il n'y a plus de papier toilettes, il va attendre d'épuiser la réserve de mouchoirs et sopalins de son propre appart, celui de ses potes, et de son bar préféré (au coin d'la rue) pour se motiver à aller en acheter. Ca veut aussi dire qu'il n'y a pas d'aspirateur, ni de balais, et que le frigo est rempli de canettes de bières VIDES.

Mais là... J'ai pêché un monstre de négligence.

Si bien que je me douche en tongue. Et que je
REFUSE de toucher les bords de la baignoire, du rideau de douche, et de tout ce qui aura été susceptible d'avoir été en contact avec ces deux derniers éléments.

Etant résidente à moyen terme de cet appartement, je vais bien évidemment me résoudre à laver, que dis-je, rendre vie à ma salle de bain. Il m'aura fallu une semaine, 6 douches dans d'autres apparts, et une discussion avec un ami spécialisé dans la bactériologie pour mettre mon "non-mais-il-se-fout-de-ma-gueule-je-viens-d'emménager-je-ne-vais-pas-nettoyer-sa-saleté" de côté.

Aussi car j'ai peur de mourir. Je suis sûre que cette salle de bain est le nid de regroupement de toutes les maladies disparues ou presque de la planète.

Non mais attendez... Et si je faisais une culture et répandais Ebola, avant??


jeudi 17 juin 2010


En attendant la réponse de l'ambassade qui changera le courant de ma vie, oui tu peux rester ici et devenir américaine et rouler en vélo dans les rues de Brooklyn, ou non t'as 30 jours pour dégager sinon on te course à coup de Taser dans les rues de Brooklyn sur ce même vélo, me voilà donc sortie d'affaire avec cet appart dans les rues bruyantes et très busy de la City.

C'est à Greenpoint que j'ai atterri, entre un bar à 1,50 la bière et deux parcs pleins de gens tout nus qui bronzent, ou qui montrent leur fesse, juste.

Avec des gens très stylés, sur des vélos (d'où la référence plus haut).

Et bien sûr, à Greenpoint, il fait toujours beau, et y'a même des oiseaux (ou "Y'a dais oisow", comme diraient les Américains).

Un peu plus à gauche, et c'est la vue sur Manhattan (c'est comme ça que je préfère Manhattan moi, de loin, avec son skyline), un peu plus en bas c'est Williamsburg.

Et right in the middle, c'est moi, sur mon laptop au clavier Français, en train de me chercher un vélo d'occaz sur Internet.

Enjoy :)

mercredi 2 juin 2010


Ou comment changer d'avis comme de slop (une phrase commençant par "ou" réclamerait une autre phrase précédemment, je suppose, mais je suppose aussi que ce n'est pas bien important).

De toutes façons tout ici est fait de contradictions. Pourquoi pas moi?

Je ne vous apprends rien. Si à New-York on peut, quand on monte sur un toit, passer d'un sentiment d'infiniment petit à un sentiment d'avoir le monde pour soi dans le creux de sa main, alors moi, je peux bien changer d'avis comme de slop (histoire de faire écho à la première phrase de cet article, et lui donner un peu de structure... c'est que je veux devenir écrivaine, moi).

Donc, dans ce chaos de décisions contradictoires, je pars à Londres, je ne pars plus, je change mon billet de Paris pour Londres, puis je le change encore, puis je l'annule enfin, j'attends l'OPT, j'organise des vacances, et puis non.

Car on est tous dans le même bateau, ici. L'impression de flotter, en electron libre, sans la possibilité de s'agripper à une seule idée stable, histoire de se faire tirer par elle et d'aller quelque-part.

Parce que oui, à réaction mouvante, situation mouvante. New-York t'aime, te déteste, te jette et te reprend, comme une femme capricieuse bien trop au courant de sa beauté. L'OPT c'est facile, et puis non, mais oui je vous engage, mais on a pas de budget alors on verra plus tard, posez votre sac par terre et vos mains sur la tête mademoiselle, non en fait c'est bon vous pouvez partir.


Et après, c'est moi qui suis bordélique?

Rangeons New-York.

Ca lui fera du bien, un petit déblayage de la frange. Histoire qu'on voit enfin ses yeux et qu'on sache où elle veut en venir!

mardi 18 mai 2010


Je viens de m'acheter la robe la plus atroce et la plus chère de toute ma jeune vie.
Un habit de lumière en satin bleu, avec chapeau plat et écharpe aux couleurs d'été.

Car le jour où je fête mes 24 ans, je fête aussi la fin de 24 ans d'études.

Avec un bel avenir prometteur devant moi, tout un tas d'opportunités de carrière, et de l'espoir à n'en plus savoir quoi faire.

Avec toute une autre flopée de gens aux robes bleues et chapeaux plats, je vais monter sur l'estrade, recevoir mon diplôme non-officiel (qui peut se vanter de recevoir un "If you pass your exams, congratulations. But only if you pass your exams. Only. OK?").

Avec de la chance, mon pote Egyptien-mais-en-fait-Indien prendra son courage à deux mains et hurlera Happy Birthday et ainsi, devant toute les gens de la promo (qui sont aussi mes amis), je fêterai un double changement radical dans ma vie.

Car Dimanche scellera mon entrée dans ma 25ème année, et aussi 5 ans de dur labeur à l'université.

Sortez le champagne!

Histoire de mourir ivre.

Et oui.

Car bizarrement, Dimanche pour moi, symbolisera mon quart de siècle et mon entrée au chômage.

Tchin!

dimanche 2 mai 2010


"What is Tunisia?"

Vous ne l'entendrez pas tous les jours, celle-là.

Et pourtant, dans ce beau pays du possible et de l'espoir, se cachent des gens décérébrés. A Long Island peut-être, ou même dans le Midtown East, allez savoir...

La question me harasse quand-même, comment des gens dans un pays où la diversité est la plus grande force ne connaissent rien d'autre que les quatre routes et avenues qui entourent leur immeuble, et éventuellement les quatre qui encerclent aussi le bloc où ils bossent?

Il faut que je vous le dise, les américains pure souche n'ont pas inventé le beurre qui coupe (aha).

Je viens d'avoir une conversation avec un jeune papa de 20 ans habitant à Red Hook, qui m'annonce fièrement qu'il ne boit pas, ne fume pas, en d'autres mots Straight Edge. Sans oublier que ladite personne accepte volontiers les double sacs plastique quand il va acheter son Coca à Wallgreen, et bave sur les Range Rover, Pick Up, et autres monstres d'essence qui circulent sur les routes anglophones.

Chacun son cheval de bataille, en tous cas je me suis dit, allez, c'est leur culture. Après tout, ce n'est pas de leur faute si leur maman ne leur a jamais dit de ne pas polluer car s'il y a un courant d'air ils vont rester coincés comme ça (souvenir traumatique de mon enfance: je n'ai plus jamais louché de ma vie. Allez, avouez, vous l'avez entendu aussi, celle-là).

Je n'ai quand-même pas pu m'empêcher de lui demander s'il connaissait la Tunisie. Juste comme ça, pour voir.


...


Il m'a répondu "I'm not familiar with the concept".